Sévérina Magdalena Gallas. Fille de Magdad et Léon Gallas, habitants aisés du Haut Gamma. Elle naît et grandit dans cette famille hors du temps, dont le comportement et le mode d’éducation d’un autre temps peut prendre de court plus d’un. En jeune fille insouciante, elle assimile rapidement les préceptes des bonnes mœurs et le respect de ses aînés. Ses parents étant plutôt vieux jeu, l’ambiance familiale est studieuse et elle s’y complaît, se plongeant dans les livres de la vaste bibliothèque de son père et admirant la vue sur la ville depuis la fenêtre de sa chambre.
Enfant, Sévérina rêvait d’un ailleurs. Tous les soirs, lorsque personne ne l’écoutait, elle se racontait des histoires, à la lueur d’une torche, sous sa couette, s’inventant des aventures dont elle serait l’héroïne, et parcourant le monde conçu cinquante ans auparavant en y rencontrant chacun de ses habitants. Ces fantasmes cessèrent à l’adolescence, à l’époque où son père décida de l’instruire afin de faire d’elle une figure reconnue parmi les Muss. Il projeta dès ses quatorze ans de la marier dès qu’elle serait en âge à un haut dignitaire de leur gouvernement, permettant ainsi de se faire un nom dans la société. Sévérina se conforma aux désirs de son père, et devint une jeune femme d’une exquise beauté et dont l’éducation et la droiture plaisait autant aux hommes qu’aux femmes.
Néanmoins, Sévérina avait beau être une femme, elle était attirée par la prestance masculine, et ne pouvait s’empêcher de voler les habits de son père dans la garde-robe de ce dernier, afin de les essayer en cachette et ainsi voir l’effet que lui donnaient ces vêtements peu coutumiers pour une jeune fille. Le résultat était… changeant. Passant de la charmante jeune femme en devenir, vêtue d’une robe prévue pour les grandes occasions, elle devenait un soldat manipulant une arme imaginaire, venue d’un autre temps. Elle fit l’acquisition d’un pistolet en cachette à l’âge de douze ans. Un objet très vieux, presque rouillé, mais qu’elle conservait comme une relique. C’était l’une des rares choses à avoir pu être sauvées du cataclysme, et elle l’admira tellement qu’elle supplia, voire menaça, un serviteur connu pour y connaître un rayon dans le domaine des armes de lui apprendre à manier cette chose. La sachant beaucoup trop jeune, il refusa catégoriquement. Usant et abusant du chantage, harcelant l’homme, elle parvint au bout de deux ans à accéder à ses désirs, en échange du silence du domestique. Elle ne désirait pas que son père sache qu’elle possédait une arme autrefois considérée comme dangereuse. Mais un jour viendrait, où elle se dévoilerait aux yeux de tous, non plus comme étant une héritière passive que manipulait son père à loisir, mais une guerrière redoutable qui saurait se prendre en main sans être sous la botte d’un mari quelconque.
C’est ce qui arriva. Le jour de son dix-huitième anniversaire, Léon Gallas mourut prématurément dans un accident, et il fut pleuré longuement par ses proches, à qui il incombait de porter le deuil. Enfin libérée du joug paternel, et non promise à un homme ambitieux, Sévérina reçut une grande partie de l’héritage et parvint à la tête de la maison Gallas, où elle réalisa ce que son père avait toujours rêvé, bien qu’il envisageât d’autres moyens : se faire un nom. Elle cessa de s’habiller en demoiselle, et porta des vêtements qui lui valurent de nombreuses moqueries, du fait de leur indécence certaine. Dans le Haut Gamma, la classe sociale à laquelle elle appartenait n’avait pas de pitié. Elle alla même jusqu'à restaurer son pistolet, qui devint une arme à feu qui avait pour elle aussi bien une valeur sentimentale qu'utilitaire. Jusqu'alors, l'arme resta précieusement accrochée à sa ceinture, et elle ne s'en servit qu'en de rares occasions... envers des Sins.
Une autre chose commença alors à la fasciner, qui advint beaucoup plus tard, à l’horizon de ses vingt ans : les pouvoirs sins. Les Sins étaient des esclaves aux yeux de ses pairs, mais elle ne tarda pas à mener une enquête sur eux, cherchant à savoir pourquoi ils étaient pourvus de facultés que d’autres ne possédaient pas. Elle commença à les envier, songeant à tout ce qu’elle pouvait faire avec un simple pouvoir…Cette jalousie fit qu’elle se mit à les haïr davantage.

Vivant toujours à Gamma, dirigeant la maison Gallas d’une main de fer tout en préservant la santé de sa mère, à présent âgée et fatiguée de la vie, Sévérina, sous ses airs de jeune femme souriante et excentrique, peut devenir aussi bien votre complice que votre ennemie… Cela dépend de quelle race vous êtes et dans quel camp vous vous trouvez. Sa vie jusqu’alors sans les fantaisies dont elle avait rêvé, étant enfant, ne saurait tarder à connaître un tournant plus entraînant, et il lui tarde alors de vivre ses aventures, qu’importe le camp qu’elle choisira, son but étant de découvrir l’origine des pouvoirs sins et de se les approprier, si seulement elle le peut.